I have had two poems translated by Marie into French. I am so pleased and proud that she chose to work on two of my poems.
Here is what she wrote (unfortunately, I have yet to be able to get poetry to publish well on this blog. The line breaks never come out right.):
MORPHING
de Mary Stebbins Taitt
Ceci est un deuxième poème de Mary Stebbins Taitt. Un poème en prose (suis pas si sûre). Une série d'images encore plus frappante que celle de Bord de verre. On les imagine, les femmes humiliées parce que Dieu le Père ou qui vous voudrez ne les a pas faites parfaites façon Stone ou Roberts.
Chuck, c'est le mari de Mary, celui qui se moque des femmes. Les mâchoires de vie, ou mâchoires de la vie, ce sont les désincarcérateurs qui servent à sortir les personnes blessées, ou pire, de leurs véhicules. Le panneau américain dit "wide load", c'est à dire littéralement "charge large", ou de large dimension. Le panneau français, "convoi exceptionnel", qui lui correspond, est différemment connoté.
Morphing, ou Comment je suis devenue Géraldine
Dondon simiesque que tu dis, sale grosse qui s’empiffre de cochonneries sucrées. Tu montres
Geraldine qui cueille des fleurs dans le jardin d’à côté. Tu la traites
d’arriérée mentale, d’idiote. Elle a les yeux globuleux, que tu ajoutes, et il lui manque
des dents. C’est un être humain, que je te réponds, qui a des sentiments, tout comme nous.
Tu me fais remarquer d’autres femmes alors que nous roulons vers la salle de sport.
Les moches, les stupides. Celles qui ont des dents de lapin.
Les boutonneuses, celles qui ont les jambes arquées ou les genoux cagneux.
Je fais miennes leurs émotions, et je les cajole. Chaque mot me gifle mes propres imperfections
en plein visage. Dépassant un camion qui porte le signe "convoi exceptionnel",
tu me désignes du doigt, et tu te mets à rire. A l’arrivée, je suis si grosse,
si idiote, si stupide, que je ne peux pas descendre. Je reste coincée sur le siège,
et il n’y a que les mâchoires de la vie qui puissent me sauver.
Mary Stebbins
Pour Chuck
Morphing, or How I Become Geraldine
Buffarilla, you say, fat slob, Twinkie grubber. You point
at Geraldine, who picks flowers in the yard next door. Call her
retarded, crazy. Her eyes bulge, you add, and she's missing
teeth. She's human, I respond, has feelings, like we do.
You point out other women, as we drive toward the gym.
The ugly ones, the stupid ones. The ones with buck teeth.
The acned, bow-legged and knock-kneed ones. I cradle
their feelings, and mine. Every word slaps the face of my own
imperfections. Roaring past a truck with a sign: Wide Load,
you point at me, laughing. By the time we arrive, I'm so fat,
crazy and stupid I can't get out. I'm wedged in the seat,
and only the jaws of life can save me.
Mary Stebbins
for Chuck
Merci à Dominique Gauthiez-Rieucau, écrivaine et professeur, qui anime l'atelier d'écriture auquel je participe à l'IUFM de Montpellier, de m'avoir proposé "dondon simiesque" pour traduire "buffarilla", injure sexiste composée à partir des mots "buffalo" et "gorilla".
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&obj=artiste&no=7041
http://adesauteurs.free.fr/association/pages%20auteurs/Gauthiez%20Rieucau/Gauthiez-rieucau.htm
(je trouve que Dominique est bien plus belle en réalité que sur la photo)
See it on her site and read the comments.
This poem was originally published in English in the Women Artists Datebook, published by the Syracuse Cultural Workers. Read more about Marie.
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